Y a-t-il un âge pour préparer sa retraite

La question du financement des retraites est aujourd’hui devenue un sujet central en France, pays au sein duquel la retraite par répartition est encore ultra-majoritaire. Mais aussi désormais menacée au regard de l’évolution de la pyramide des âges. Face à ce risque, il convient de plus en plus de préparer sa retraite le plus tôt possible.

Lointain et subalterne. Difficile, à 25 ans, de faire du départ à la retraite une priorité. Les fins de mois dans le rouge, la précarité professionnelle et toute une vie active qui reste encore à construire font que la gestion de sa seconde partie de vie apparaît à bien des égards comme terriblement accessoire, quand on sort tout juste des études.

La succession des diverses réformes du régime de retraite n’invite pas forcément non plus à l’optimisme. L’incertitude ambiante sur l’avenir du système par répartition inquiète et, dans ce contexte, pourquoi commencer à capitaliser quand on ignore de quoi demain sera fait ?

C’est pourtant dans ces conditions et aujourd’hui plus que jamais, qu’il convient de se garantir des revenus complémentaires futurs quand le devenir du régime obligatoire, sous sa forme actuelle, apparaît bien compromise.

Le financement de la retraite : une question cruciale

Originellement, le système français de retraite par répartition repose sur un principe de solidarité entre les actifs et leurs aînés. Mis en place en 1945, il a permis une amélioration considérable du niveau des allocations de nos retraités.

Pourtant, ce système extrêmement solidaire, apparaît aujourd’hui comme bel et bien malade et la question de sa pérennité, sous sa forme actuelle, se trouve inéluctablement posée. Victime de son succès, il est en effet au moins partiellement à l’origine de l’allongement de l’espérance de vie rencontré dans nos contrées.

Aujourd’hui, un Français peut en moyenne espérer vivre jusqu’à 81 ans contre seulement 70 dans les années 1960. A cela s’ajoute l’arrivée massive de la génération du Baby-Boom à l’âge de la retraite.

Cette réalité fait que le seul versement des pensions coûte désormais près de 14% du PIB, soit environ 279 milliards d’euros. Un quart de la population française est ainsi aujourd’hui en retraite et le ratio ne devrait cesser de se dégrader dans les décennies à venir.

La crise économique n’arrange pas le phénomène avec une proportion toujours plus importante de personnes sans emploi. Ce qui fait autant de cotisants en moins pour les allocations de nos aînés.

Dans un contexte où l’Etat peut donc de moins en moins, la question d’un financement privé de notre deuxième partie de vie se pose avec d’autant plus d’acuité. Si le régime par répartition ne cesse de connaître des réformes successives et présente un avenir qui s’avère encore difficile à appréhender, une chose semble acquise : la situation ne devrait pas s’améliorer. Mieux vaut, par conséquent, commencer à penser à préparer sa retraite aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard.  

Une préparation précoce pour un effort moins important

Les bons réflexes sont à prendre le plus tôt possible. De la même manière que l’on commence malgré soi à cotiser pour sa retraite par répartition dès l’aube de sa première activité professionnelle, le réflexe devrait être le même en ce qui concerne la part capitalisation.

Pour espérer un niveau de pension le plus confortable possible une fois parvenu à l’âge de la retraite, mieux vaut en effet commencer à y penser dès les premières années de sa vie active. C’est surtout le meilleur moyen de penser à son avenir sans trop sacrifier l’instant présent.

Prendre l’habitude de verser ne serait-ce que trente euros par mois sur un contrat d’assurance vie, dès son vingt-cinquième anniversaire, c’est ainsi s’assurer en moyenne une rente de 150 euros mensuelles pour sa seconde partie de vie.

La personne qui en ferait de même vingt ans plus tard verrait au contraire sa réversion par capitalisation réduite à une cinquantaine d’euros. Pour espérer un niveau équivalent, il lui faudrait alors accroître l’effort présent à hauteur de 100 euros mensuels.

En tout état de cause, une retraite bien préparée est avant tout une retraite qui se pense jeune. Les contrats d’assurance vie constituent à cet égard un fabuleux outil d’épargne, offrant notamment toute la souplesse nécessaire quand sa situation personnelle n’est pas encore pleinement stabilisée.

Des solutions pour tous les profils

L’assurance vie : l’épargne retraite en toute souplesse

Plébiscitée par les Français, l’assurance vie est surtout la solution d’épargne retraite susceptible d’offrir le plus de souplesse à des ménages soucieux de ne pas trop s’engager sur l’avenir. Ici, chaque cotisant a le choix entre des versements réguliers ou libres.

A tout moment, ses fonds déjà placés ont surtout le mérite de rester immédiatement disponibles. En cas de coup dur, l’assurance vie peut en effet toujours être totalement ou partiellement vidée. A l’inverse des plans d’épargne retraite, pour lesquels le transfert de propriété des économies ainsi réalisées de l’épargnant vers l’assureur est une règle.

Même si les rendements sont donc généralement moins élevés via l’assurance vie qu’avec d’autres types de produits, la solution s’avère particulièrement appropriée et adaptée à des profils jeunes ou dont la situation professionnelle et personnelle n’est pas encore pleinement stabilisée.

A contrario, les ménages les plus aisés ou offrant de meilleures garanties professionnelles ont tout intérêt à privilégier les produits d’épargne. De cette manière, ils pourront bénéficier d’avantages fiscaux dès l’entrée et surtout d’une réduction d’impôts sur les sommes placées

Les produits d’épargne : moins souples mais souvent plus avantageux

De par les avantages en impôts mais aussi financiers qu’ils représentent, les produits d’épargne s’adressent déjà à une frange plus resserrée de la population. Un ciblage qui s’avère d’autant plus précis que l’ensemble des sommes versées sont immédiatement bloquées jusqu’au départ en retraite du cotisant. Même en cas de coup dur, il vous est ainsi impossible de pouvoir rompre le contrat, sauf situations exceptionnelles comme en cas d’invalidité.

Si vous avez toujours un crédit immobilier sur le dos, si vous n’avez pas encore une activité professionnelle sûre ou si votre situation financière vous impose encore certaines politiques de « rigueur », les plans d’épargne retraite ne constituent de cette manière vraisemblablement pas la solution la plus adaptée à votre profil. En retour, les rendements sont toutefois généralement plus élevés et tournent ainsi autour des 3%.

Parmi les plans les plus répandus, le PERP (Plan d’épargne retraite populaire) est aussi le plus généraliste. Créé par la réforme Fillon en 2003, il offre à l’épargnant la spécificité de pouvoir transformer une partie de ses cotisations en capital une fois parvenu à l’âge de la retraite, là où le principe de la rente mensuelle prime généralement pour ce genre de produit.

Par ailleurs, quoique bloquée, aucune épargne minimum annuelle n’est par ailleurs exigée. Il en est de même pour la complémentaire Préfon Retraite, spécifiquement réservée aux fonctionnaires. Cette dernière présente toutefois l’inconvénient d’un taux de rendement légèrement inférieur.

Quant aux professionnels, ils peuvent prétendre au contrat « retraite Madelin ». S’il s’agit incontestablement d’une solution efficace pour préparer sa seconde partie de vie, elle suppose néanmoins en retour un minimum de versement chaque année. A vous de voir si votre situation vous permet de prendre effectivement cette petite part de risque…

L’investissement immobilier et locatif : un héritage aussi familial

A l’image d’une assurance vie ou d’un plan d’épargne retraite, l’investissement dans la pierre peut aussi laisser espérer à l’heureux propriétaire du bien la perception d’une rente régulière tous les mois, sous forme de loyer. Avec un avantage unique : le fait que ce capital soit transmissible au cercle familial et en particulier aux enfants.

De fait, la solution semble aujourd’hui convaincre de plus en plus de Français, en dépit d’un effort financier initial souvent plus important à fournir. Néanmoins, divers dispositifs existent et sont là pour encourager, notamment d’un point de vue financier, toutes les initiatives allant en ce sens.

Alors que la crise du logement est devenue au fil des années une question centrale pour certaines régions, les lois Duflot et Pinel visent ainsi à encourager les efforts de ceux qui se sentent une âme de promoteur.

Pour tout investissement dans le neuf, et en fonction de la durée pour laquelle vous vous engagez à louer votre bien en tant que résidence principale (entre six et douze ans), vous pouvez bénéficier d’une déduction de 12 à 21% du prix de votre bien sur vos impôts pendant six à douze ans. Le dispositif a aussi été étendu à l’ancien sous condition de la réalisation d’importants travaux de rénovation.

Dans tous les cas, des plafonds de loyers, variables selon les lieux, sont également à respecter. Pour vous aider ou vous faire accompagner dans toutes ces démarches, n’hésitez pas à consulter nos experts.

About Sébastien Jaslet
Diplômé de l’Ecole Française de Journalisme (EFJ), filiale de l’EFAP, il a collaboré à ses débuts avec les équipes de Julien Courbet pour l’édition de leur magazine Stop Arnaques. Altruiste, il a depuis fait du conseil au consommateur et au citoyen une de ses spécialités.
Une QUESTION ? Vous souhaitez en savoir plus ?